22 juillet 1209, Béziers, l'été meurtrier

«Tuez-les tous, Dieu saura reconnaître les siens !»

... La phrase est criminelle, aveugle. Elle confond catholiques et cathares - tous chrétiens - dans un massacre perpétré par les croisés aux ordres du légat Arnaud Amaury.

Car ce 22 juillet 1209, solidaires, les Biterrois refusent de livrer aux croisés quelques centaines de cathares résidant dans la ville. Un acte de résistance, prétendument qualifié de rébellion envers le pape, qui sera sanctionné par le fer et le feu décimant la population de la cité de Trencavel.

Alors, Béziers violée, Béziers forcée, c'est la porte ouverte aux barons du Nord pour déferler sur le Midi. Les uns après les autres, châteaux et cités tomberont : Bram, Carcassonne, Minerve, Toulouse, Termes, Puivert, Castres, Lavaur... L'espace occitan (Minervois, Lauragais, Fenouillèdes, Albigeois, Pays de Foix) sera investi, opprimé, martyrisé. Bien au-delà du rattachement du comté de Toulouse à la couronne de France, en 1229. Même la prise de Monségur (1244) ne mettra pas un terme à la chasse aux hérétiques cathares, désormais conduite par l'Inquisition.