Des maquis bretons aux rizières d'Indochine : un maquisard égaré dans la grande muette

Après On nous appelait Terroristes, Désiré Camus raconte son cheminement dans la France coloniale de l'après-guerre. C'est le parcours de nombreux jeunes hommes qui ont risqué leur vie dans la Résistance et qui, en 1944, se sont naturellement engagés dans l'armée française pour achever la libération du territoire français et vaincre le nazisme.

En 1945, l'armée est utilisée pour maintenir l'ordre dans l'Empire colonial français vacillant. De libérateurs, ces jeunes militaires deviennent oppresseurs de peuples coloniaux qui aspirent, à leur tour, à la liberté.

Désiré Camus découvre la triste réalité coloniale au Maroc, en Algérie... ; mais c'est en Indochine qu'il est confronté aux horreurs de la guerre.

Il prend conscience de l'incapacité de beaucoup d'officiers supérieurs et comprend qu'il est engagé dans une guerre contraire aux idéaux de la Résistance.

- Mon colonel, si l'esprit militaire consiste à obéir aveuglément, je n'aurai jamais cette tournure de caractère. Alors je m'arrête, je démissionne !

Le colonel de la Bollardière se lève. L'entretien est fini. Comme je vais passer la porte, il vient vers moi et me tend la main en disant :

- C'est dommage, Camus, l'armée a besoin d'officiers comme vous.

Ces paroles m'ont troublé : qu'a-t-il voulu dire par là ?