Un visa pour le château d'If : récit autobiographique

Un visa pour le château d'If

Coincée entre deux véhicules, la jeune dame avait toutes les peines du monde à faire sortir sa 2CV garée devant la gare de Montpellier. Elle tournait son volant dans tous les sens. Elle, cramoisie de colère, était désespérée, peut-être aussi à cause de nous qui la regardions stupidement à l'insu de notre plein gré. Notre attitude était certes maladroite mais nous aussi étions coincés comme elle. Nous étions à faire pleurer les cailloux. L'avant-veille nous avions quitté notre petit hameau ensoleillé du fin fond de l'Algérie et nous voilà sous la pluie et le froid dans une grande ville française. Nous étions désespérés, mais combien heureux d'être en France. Moi qui dans mes souvenirs d'enfance étais persuadé que rien n'existait au-delà de l'horizon de mon petit patelin.

Chaque être a ses quatre saisons à traverser. Nous ne sommes que les feuilles d'un même arbre.

Un récit autobiographique qui délivre des images magiques sur l'enfance en Algérie, jusqu'à l'installation à Paris, avec une faconde où le sentiment façonne la narration.