Que faire du Capital ? : philosophie, économie et politique dans le Capital de Marx

Philosophie

Ce livre propose une interprétation du Capital de Marx.

Il montre que la nouveauté et l'intérêt durable de la théorie marxienne tient à ce qu'elle se formule, à l'encontre du projet libéral, en concepts qui relèvent à la fois de l'économique et du politique, manifestant l'impossibilité de les séparer l'un de l'autre.

Il réalise une étude qui n'avait jamais été menée à bien dans l'esprit de l'histoire des sciences : celle du procès de fabrication de cette théorie. L'exégèse traditionnelle lit les rédactions successives comme si elles se complétaient, s'éclairaient mutuellement. En réalité, comme tout autre chercheur, Marx n'écrit une nouvelle version que pour corriger l'ancienne. Il part de notions empruntées à Ricardo et Hegel, et, d'un brouillon à l'autre, on le voit éliminer et restructurer. Travail évidemment inachevé.

L'auteur réévalue ainsi tout le système dans l'ensemble de ses catégories constitutives : valeur, marché, force de travail, classes, salariat, exploitation, production, fétichisme, idéologie. Il cherche à déterminer sur quelles difficultés elles butent, et quelle valeur d'analyse et de critique elles conservent aujourd'hui.

Il attache la plus grande importance à la recherche de Marx concernant l'ordre de l'exposé, qui assigne à chaque concept sa place dans le système et suspend la validité de l'édifice à la pertinence de ses présupposés premiers. Il s'agit notamment du rapport entre les mécanismes marchands et le capitalisme. C'est-à-dire entre marché et socialisme.

Cette interprétation du Capital constitue le point de départ de la « reconstruction » proposée par l'auteur dans Théorie de la modernité et dans Théorie générale.