De l'enseignement de l'histoire sainte dans les écoles primaires : conférences données à Genève au Palais électoral le 25 février 1869, à Neuchâtel, etc.

Abolissez l'histoire sainte et mettez à sa place l'histoire de l'humanité !

En 1879, Ferdinand Buisson sera appelé par Jules Ferry, pour devenir le maître d'oeuvre de la fondation de l'école laïque. À vrai dire, une première tentative de le nommer Inspecteur primaire eut lieu sous le ministère de Jules Simon, en 1871. Mais elle suscita une telle levée de boucliers du Parti catholique, associé dans un bel élan d'oecuménisme avant l'heure au protestantisme conservateur, que le Ministre fit marche arrière. En cause, notamment, le livre que nous rééditons ici.

En 1905, Ferdinand Buisson présidera la Commission parlementaire qui parviendra - de justesse - à la loi dite de Séparation des Églises et de l'État. Nous lui devons aussi d'avoir forgé le concept de « laïcité », qu'il exposa dans le Nouveau Dictionnaire de Pédagogie et d'instruction primaire, publié en 1911, réédité par Théolib en 2011-2012.

Mais 37 ans avant, en 1869, dans cet ouvrage contestant la notion même d'« Histoire sainte », Ferdinand Buisson met en place le programme qui restera le sien : « la séparation de l'Église et de l'État et la séparation non moins effective de l'École et de l'Église », dans le plus profond respect de la liberté de conscience, mais en appelant à la République comme projet d'émancipation, de liberté et de justice sociale.