La littérature et son autre : utopie littéraire et ironie dans les oeuvres de Borges, Calvino et Queneau

La littérature et son autre

Utopie littéraire et ironie dans les oeuvres de Borges, Calvino et Queneau

La littérature s'est pensée à un moment de son histoire dans un face à face avec le monde non écrit qu'elle construit comme son « autre ». Borges, concevant l'oeuvre comme un univers autonome, et dans une certaine mesure Calvino et Queneau, membres de l'Oulipo, ont élaboré une conception du littéraire comme mise en ordre d'un divers sensible a priori informe. L'utilisation que font ces écrivains du fantastique, entre autres, témoigne de cette ambition.

En réexaminant ce postulat à la lumière du linguistic turn et des théories de la fiction qui ont dominé le dernier quart du XX^e siècle, se fait jour la nécessité de contester cette thèse séparatiste et de réinstaurer, dans le sillage de Vattimo et des propositions de la philosophie contemporaine, l'idée d'une modélisation « faible » du fait littéraire et une dialectique renouée de l'histoire et de la fiction.