La fête de la Poya. Vol. 1. Estavannens 1956-2000

La Fête de la Poya

Estavannens 1956-2000

Poya : la montée à l'alpage, en dialecte francoprovençal. Depuis les années 1950, ce mot désigne aussi le tableau représentant la montée à l'alpage.

Organisée à intervalles irréguliers de 1956 à aujourd'hui, la Fête de la Poya d'Estavannens rassemble habitants des villes et des campagnes, Fribourgeois du dedans et du dehors autour d'un même idéal : la célébration des éleveurs, de leurs troupeaux et de la montée à l'alpage. Elle est initiée par le conservateur du Musée gruérien Henri Gremaud et le chef de choeurs André Corboz, à une époque où les formes ancestrales de l'économie alpestre sont confrontées aux mutations rapides de l'agriculture. Les sociétés locales et de nombreux bénévoles donnent vie à la manifestation.

Dès ses débuts, la Fête de la Poya met en scène une idylle pastorale en bredzons et dzaquillons - les costumes régionaux masculin et féminin - avec une messe rassemblant des foules immenses et un sermon sur la montagne en patois. Après l'élévation des âmes vient le contentement des sens, avec un concert-prélude qui agrémente un déjeuner sur l'herbe ; puis le cortège où défile, entouré de nombreuses autres icônes, un troupeau de vaches noires et blanches.

Sous le thème « Sacrées montagnes », la Poya 2013 a lieu à Estavannens du 8 au 12 mai. Alors que la Suisse s'interroge sur ses traditions vivantes et l'avenir de son agriculture, une relecture des six premières éditions s'impose. Ce premier volume, richement illustré grâce aux fonds photographiques du Musée gruérien et aux séries du photographe Nicolas Repond, éclaire la manifestation sous un jour inédit : au-delà des rencontres et des émotions vécues par les participants, la Fête de la Poya devient le révélateur des relations entre la ville et la campagne, la religion et la société, la réalité et sa représentation ; elle participe en définitive à la construction des identités fribourgeoise, romande et suisse.