Au coeur de la guerre froide : les combats de l'émigration russe de 1945 à 1960

Au coeur de la guerre froide

Si Entre Hitler et Staline (Éditions des Syrtes, 2021) évoquait le difficile choix des Russes blancs et des Soviétiques dans l'espace européen durant la Seconde Guerre mondiale, Au coeur de la guerre froide poursuit l'exploration de l'histoire mouvementée de l'émigration russe à un moment de tension extrême entre l'URSS et l'Occident.

Après 1945, la diaspora russe a subi de profonds bouleversements. Renforcée par de nouveaux exilés venus grossir les rangs des « personnes déplacées », elle a repris, autant que faire se pouvait, ses activités d'avant-guerre : vie politique, activités sociales et culturelles, associations religieuses, publications, radios en langue russe. Mais la conjoncture avait changé et Paris n'était plus la « capitale » incontestable de la Russie en exil.

À partir de 1947 l'émigration russe anticommuniste devient un élément non négligeable de la guerre froide. La principale formation politique, l'Union national-travailliste (NTS) a mené diverses actions clandestines de recrutement et de propagande à Berlin et partout en Europe où il était possible de trouver des citoyens soviétiques. Elle s'impliqua également, en collaboration avec la CIA, dans des opérations en URSS que des documents récemment rendus publics permettent d'aborder dans leur détail.

Largement engagée dans le processus de renaissance des valeurs traditionnelles de son pays perdu, l'émigration russe a ainsi contribué à la chute de l'URSS.