Pas de galère entre frères

Presque pas...

Jean-Pierre Montaron nous avait déjà offert un étonnant - et percutant - ouvrage intitulé Prise d'otages. Il y montrait une étonnante connaissance des ressorts souvent cachés de l'âme humaine, puis un non moins surprenant roman policier, Jusqu'au prochain virage.

Ce troisième roman commence comme un nouveau roman policier, autour de la disparition mystérieuse des deux personnes qui auraient pu permettre la réalisation d'un concert, visant au rapprochement des jeunes dans les cités, avec pour emblème cette chanson « Pas de galère entre frères. »

Bien des éléments tournent autour du personnage qui reprendra l'idée de ce concert, lui-même enseignant, mais donnant ses cours en prison...

Le concert aura lieu, mais avec lui ce sera surtout un piège qui se refermera : bien loin de souder ceux qui aurait pu fraterniser, ce sera l'occasion d'une sinistre mise en scène de la violence.

Par son approche du monde de cités, ce livre laisse un peu songeur : la violence et la rivalité entre les « bandes » ne sont-elles pas comme une sorte de nécessité, en tout cas pour ceux en charge du pouvoir ? L'instauration de la fraternité ne risquerait-elle pas d'être perçue comme par trop subversive ?

Ce livre a le mérite de poser ouvertement ces questions.