La mine de fluorine de Valzergues : Aveyron

Né en 1965, Etienne Guillou-Gotkovsky se passionne dès son plus jeune âge pour la minéralogie. Physico-chimiste, biologiste et biochimiste, il étudie la cristallographie et aborde la géologie au cours de ses études. Il parcourt le terrain sans se soucier du résultat de ses recherches minéralogiques, mais en appréciant grandement ce que fut le travail des mineurs, en retournant sur leurs pas. La mine de fluorine de Valzergues sera un lieu auquel il s'attachera vite, et dans laquelle, il y a quelques années, il découvrit la fluorine in situ.

Le fait de constituer une collection sans y associer la vie minière lui est inconcevable, et c'est ainsi qu'il décide d'écrire un ouvrage qu'il veut le plus complet possible sur cette mine connue des collectionneurs du monde entier, et dans lequel il rassemble un grand nombre d'informations qu'il porte à la connaissance du public. La dispersion des divers documents, leur manque d'accessibilité, la disparition des derniers témoins d'une époque, contribuent à la véritable mort d'un patrimoine que l'on commence seulement à explorer et qui ne doit pas tomber dans l'oubli.

La fluorite est certainement l'un des minéraux les plus collectionnés en France et de par le monde. Il suffit de regarder dans les collections, pour trouver des noms comme Berbès (Espagne), Cumbria (Angleterre), Uri (Suisse), Rosiclare (Illinois), et, ces dernières années Kaschakstan (Russie), Hunan (Chine) entre autres ; mais la liste serait trop longue.

La France n'a rien à envier, dans ce domaine, à aucun autre pays. Des localités comme le Beix, Chamonix, Fontsante, Valzergues et bien d'autres, font toujours vibrer notre âme de collectionneur.

La grande variété de ses couleurs, la pureté de ses formes, tel le cube ou l'octaèdre, ses nombreuses associations, sont certainement la cause de cet engouement.

Aussi cet ouvrage traitant de la fluorite de Valzergues m'a séduit tant du point de vue minéralogique que par l'important travail effectué pour nous faire découvrir le côté historique, économique et humain de cette mine, en particulier la recherche de témoignages écrits ou oraux d' 1 anciens mineurs ou de responsables ; cela n'a pas toujours été facile.

C'est avec beaucoup de sympathie et d'amitié pour Etienne Guillou que j'ai écrit la préface de ce livre qui nous donne une vision complète de la mine de Valzergues depuis la formation du minéral, son exploitation industrielle, jusqu'à son abandon (économiquement non rentable).

Nous pouvons espérer que ce livre en amènera d'autres, tout aussi complets et passionnants, qui nous feront redécouvrir d'autres gisements pour qu'ils ne tombent pas dans l'oubli.

Richard Eigenheer