Image et savoir : interrogation transversale

Image et savoir

Interrogation transversale

Pendant plus d'une année, l'image est devenue un objet de recherche privilégié de l'Observatoire des Sociétés de l'Océan Indien (OSOI). Une série d'événements scientifiques orchestrés par les chercheurs intégrés à cette fédération ou issus de centres métropolitains et étrangers est alors venue baliser tout un cheminement analytique sur les iconographies disciplinaires. Fruit d'une collaboration entre l'Université de La Réunion et l'École Supérieure des Arts de La Réunion (ESAR), soutenu par l'OSOI, le colloque Image et Savoir s'est tenu en décembre 2016. Cette rencontre entre chercheurs, praticiens et doctorants a permis d'apporter un éclairage significatif sur les relations cultivées par leur discipline vis-à-vis de l'image. Les actes du colloque présentés dans cet ouvrage permettent d'avoir une idée précise des différentes postures affichées par les disciplines qui ont réfléchi à cette occasion sur leurs pratiques ou/et leurs distances par rapport aux images dont elles sont productrices ou consommatrices. Ce questionnement sur le statut de l'image en sciences sociales et dans le champ de la recherche en arts plastiques ne sacrifie pas à un effet de mode mais répond à un véritable impératif face à la fabrique des images qui nous inonde quotidiennement d'un flot vertigineux de photographies et d'images animées. Celles-ci envahissent nos domaines de recherche, formatent les grandes séquences temporelles de nos vies et accostent même jusqu'aux rivages de nos intimités. Dépassant le projet fondateur en son temps d'Erwin Panofsky, le besoin de développer une iconologie pluriverselle dans une perspective audacieuse, telle que le suggèrent les itinérances bousculantes de Didi-Huberman, Devant l'image, devient une urgence pour tous ceux qui cherchent à faire dialoguer les savoirs et les icônes et qui surtout souhaitent avoir une pleine conscience (inquiète ?) de l'image. Entre iconophilie et iconophobie, les postures de médiation et les pratiques d'innovation restent très ouvertes, ce que démontrent les textes de cette publication éditée par les Presses universitaires indianocéaniques (PUI) depuis le Sud-Ouest de l'océan Indien.