Seigneurs et dames de Jonzac : de Charles VII à Louis XIII (1447-1623) : la noblesse de Saintonge méridionale au début des temps modernes

Seigneurs et dames de Jonzac

De Charles VII à Louis XIII (1447-1623)

Un historien saintongeais, peut-il rêver période plus passionnante que le début des Temps modernes, de Charles VII à Louis XIII ? Et pourtant, rares sont ceux qui s'y hasardent : trop de bouleversements, trop de sang, et une écriture si répulsive !

Rien ne singularise les seigneurs et dames de Jonzac ; comme leurs semblables, ils sont victimes de la coutume de Saintonge qui fracture les patrimoines, condamne les meilleures familles à la médiocrité et favorise l'essor des gens de robe, ceux du parlement de Bordeaux, installé en 1462, qui les évincent peu à peu à partir de leur « ville capitale ». Tel est le sort auquel n'échappent pas les Sainte-Maure, jusqu'au début du XVII^e siècle quand la chance favorise l'un d'eux, Léon, qui lui, tout au contraire, hérite, et comprend très vite que « le métier de huguenot ne paye plus ».

L'histoire de ces seigneurs n'est pas seulement une affaire d'hommes, elle met en avant des femmes qui furent peut-être exceptionnelles. Les dames de Jonzac dont on ne connaissait que les noms n'étaient pas les épouses soumises et prolifiques imaginées par les généalogistes du XIX^e siècle. Que penser d'Isabeau de Sainte-Maure, une « femme battue », qui posséda Jonzac, châtellenie « tombée en quenouille », pendant 40 ans, et lutta, pied à pied, pour rétablir une situation compromise ? A-t-on mesuré l'influence des femmes dans les choix religieux de ces décennies de violences ?

Ce travail est aussi un prétexte. Les Sainte-Maure de Jonzac méritent qu'on s'intéresse à eux, mais l'auteur se donne l'ambition d'étudier le fonctionnement d'une châtellenie, cadre de vie alors tout à fait essentiel à l'intérieur du ressort du parlement. Dans ce « Pays de frontière », comment s'organise la défense ? Comment le tribunal finit-il par l'emporter sur le château fort ? Quelles missions de « service public » assure la châtellenie ? Le seigneur est-il encore un « petit roi » ?